Pour le texte de Nadir en français, défiler vers le bas
Getting to know Jani
A refined taste for food, an evident love for maps, a sportive lifestyle, a fondness for Finnish kitchen cloths, and an inherent connection to nature. These are a few glimpses into Jani’s life, which Nadir and I have been a part of for ten days. That’s also the length of time I have known him for, which in itself is special. He has invited us into his home, his community and his stories, all with open arms and a willingness to share.
In Montréal we stocked up on groceries, and Jani knew precisely where and when to get specific cheese, his favourite bagels (“the best that have ever been made in all of space!”), everything down to the detail - even special sandwiches for the road. In Chisasibi access to some foods is more limited, so Jani adapted to the rhythm here and adopted some strategies. He grows herbs, freezes some groceries, makes tomato sauce, brews his own beer and recently started fermenting vegetables. Jani will say that this way of living has come with lots of experience (he’s been here for 7 years), but there is a touch of ingenuity and personality absolutely inherent to him.
Jani navigates the village, its surroundings, interactions with local people and his friends with ease. As if he had spent time studying the intricacies of each place and person, an effort to know everything like the back of his hand. His affinity for maps stems as he says from all the biking he has always done. I think it also speaks to a curiosity for the unknown and uncharted territories. Whether it shows in his kayaking adventures or the way in which he challenges himself to bring the best value to the community through his work as a nutritionist, it’s astounding and fascinating to me.
Jani is happy to have us here, to show us everything, introduce us to everyone he knows and openly talk about what it’s like living here. It’s a window into his life very few people could have, and truly - it’s a remarkable life in every way!
I look forward to sharing more of our impressions,
See you soon,
Yasmin
Jani, un ami d’enfance à Chisasibi
Jani me ramène irrémédiablement à mon enfance. Nous avons grandi dans le même quartier nyonnais, La Levratte. Nombreux sont mes souvenirs rattachés à cette période de ma vie, à cet endroit dans lequel j’ai eu la chance de grandir pour devenir l’adulte que je suis aujourd’hui.
Nous passions la plupart de notre temps à vagabonder ensemble. Nous étions d’ailleurs une ribambelle de gamins à nous retrouver sur la place de jeux, à occuper les couloirs de nos immeubles ou à nous échapper dans les grands espaces verts avoisinants. J’ai le souvenir d’un quartier ouvert à tous, résolument multiculturel. Nos jeux étaient très variés : patin à roulettes, skate, vélo, football, basketball, ping-pong, billes, chasses à l’homme, constructions de cabanes dans la forêt d’à côté pour n’en citer que quelques-uns. Une fois sortis de l’école, ces activités rythmaient nos après-midi de manière intensément joyeuse.
Jani, depuis le jour où je l’ai rencontré, avait ce don si particulier pour organiser nos activités et motiver les troupes. Il débordait d’imagination et d’idées ingénieuses, voire tout à fait farfelues. Un beau jour, il a par exemple décidé de nous embarquer dans la construction d’une caisse à savon. Après bien des efforts (et quelques mésaventures), nous roulions à tour de rôle dans cette mini voiture à pédales entièrement fabriquée de nos mains. Quelle fierté !
Aujourd’hui, après une dizaine de jours passés en sa compagnie, je retrouve totalement la personnalité investie et curieuse de Jani. Toujours aussi sportif (course à pied, vélo, kayak), il continue également d’aimer être en contact avec les gens comme avec la nature. Mon ami a choisi cette vie dans le nord pour le calme, les grands espaces et la qualité de vie qu’il lui offre. Les murs de sa maison sont recouverts çà et là de cartes du Québec. Autres spécificités : un grand nombre de plantes, des légumes fermentés faits maison ou encore de la bière brassée par ses soins. Dans la cuisine, quelques produits suisses apparaissent ici et là tel que le fromage, le vin et… la saucisse au choux ! Si Jani a décidé de quitter son pays il y a maintenant plus de 15 ans, il est toujours aussi attaché aux saveurs de son enfance et à ses racines.
Déjà sept ans que Jani travaille comme nutritionniste pour la communauté de la Nation des Cris. Son objectif est de sensibiliser des femmes enceintes comme des enfants de 0 à 9 ans et de les accompagner pour qu’ils adoptent une alimentation saine. Son quotidien que nous découvrons petit à petit est passionnant : le voir travailler avec tant de cœur pour ces personnes me touche. Beaucoup de gens ici connaissent Jani : ils sont effectivement nombreux à le saluer dans la rue, à lui faire des signes de la main depuis leurs voitures, à lui offrir des regards bienveillants ou à échanger avec lui lors de nos sorties au village. Je le sens accepté par cette communauté. Il organise d’ailleurs régulièrement des ateliers de cuisine, des sorties dans le bush ou d’autres évènements pour titiller la curiosité et provoquer des questionnements de manière ludique autour de la thématique de l’alimentation.
Le retrouver, ici à Chisasibi, dans ce village autochtone du nord du Québec situé à 5754 km de notre ville de cœur, me procure un sentiment unique et joyeux.
Je me réjouis de découvrir plus de choses encore sur la vie de Jani afin de les partager avec vous.
A tantôt, comme on dit ici !
Nadir
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