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Latitude: 0° 14' 4.45" N Longitude: -78° 15' 44.93" W
Altitude : 2'800 m
Des virages, des nuages bas, des rayons de soleil qui les traversent par intermittence, une lumière vive et mystique qui dévoile les montagnes par tranches, parfois si furtivement que seuls les êtres attentifs peuvent en déceler sa beauté. Entouré par deux volcans, El Cotacachi que les gens nomment ici «mama» et qui se trouve à l’ouest, et El Taita qui veut dire papa et qui se trouve à l’est. L’énergie du féminin et du masculin, relation avec la terre d’un côté et de l’autre avec le feu, là au milieu, chercher l’équilibre.
Une maison bleue, des limoniers, un chemin de pierres pour y arriver, une énergie très particulière qui s’en émane. Spirituelle ? La femme qui habite les lieux et qui s’appelle Josiane en a donné sa couleur, son parfum et son empreinte. En son sein, du bois, du vert, des poutres, des tons orangés, jaunes, blancs crèmes, doux, de l’encens, des bougies un peu partout. Des chaises à bascules pour observer le temps qui passe, pour admirer ce spectacle que nous offre cette nature généreuse, chaque jour si différente, elle me parle et je l’écoute tel un enfant, happé par cette poésie des éléments, un tableau émotionnel. Un endroit qui laisse de l’espace pour méditer, se recentrer, une invitation à être dans l’instant et ancré dans le présent. En ces temps de grands chamboulements dans le monde avec en dernier invité le «Coronavirus», qui a donné naissance à un autre et certainement le plus dangereux de tous, celui de la peur, quel beau refuge que cette maison façonnée de paix et d’amour.
Puis il y a les couleurs, les tissus, les marchés, les femmes qui portent sur leurs dos, le bois, leurs enfants, la nourriture. L’odeur du poulet rôti et des frites, de la banane plantain et du maïs grillé dans la rue, les gens d’une simplicité et qui pour la plupart vous offre un sourire. Ils sont beaux, les enfants, les personnes âgées, leurs regards, leurs rides, je veux vieillir comme eux.
Je découvre peu à peu ce pays, son histoire, sa culture, ses tourments et ses libérations. Nous parlions avec Josiane de cet appel aux changements qui se manifeste très fortement ici et plus généralement en Amérique du Sud. Serait-ce un hasard ? Le nouveau monde comme terre promise et exemple pour un nouveau départ ? L’effondrement, certains en fantasment, d’autres en ont peur. Pour ma part je crois qu’il est temps de réfléchir et vivre autrement, plus proche de la nature, de notre vraie nature. Je crois que ce système ne peut plus continuer ainsi, qu’il est temps de se réveiller et surtout d'élever nos consciences.
Je me réjouis de partager avec vous le parcours de Josiane dans notre prochain article. Encore une histoire inspirante, une femme qui a osé quitter son pays pour faire corps avec ses valeurs. Qui a suivi son intuition avec tout ce que cela implique, les difficultés et les bonheurs qui en découlent.
A tout bientôt !
Nadir
"The middle of the middle"
Upon landing late at night in Quito, a mysterious haze stands out from the darkness, welcoming us. A light pressure on our skulls indicates the high altitude we are in: 2’800 meters in the northern Andean plateau. On the next day we head towards Josiane’s house, located outside of Otavalo, close to the Peguche waterfalls. A sunny journey takes us through the winding roads, exposing the texture of this area. Lakes, volcanoes, hills, planes. Ice-cream and flower vendors border the road, and the taxi driver tells us of all the local delicacies we must not miss out on (the famous bizcocho, among others).
Josiane comes to meet us at her front gate. An immediate feeling of familiarity carries the three of us into this new journey. I remember her saying “Well, welcome to the centre of the world!”. Having seen some elevated peaks on the way, she brings to our attention that we are in fact located right in between two volcanoes. Centuries worth of legends surround the mystique of such impressive feats of nature and their effect on the natural order of life. On one side is “Mama Cotacachi”, and on the other side “Taita Imbabura”. The mother and the father, the polarity of the feminine and the masculine. Josiane tells us how relevant this is to life in general, the challenge of continuously balancing our inner polarity.
There is a special flavour to being put in the “middle of the middle”. Symbolically a place from which just about anything can manifest. The weather sure shows itself in all its colours moment to moment. Apparently, looking at the weather forecast is kind of a running joke in Ecuador. Because of course all attempts at knowing anything in advance will be washed away by rain, blown away by wind, burned to the ground by sun. I see how my futile human desire to have control gets a lesson here. A teacher recently told me how important it is to connect to our navel point. From that centered, relaxed state, we are true and humble actors in letting life unfold as it must. This navel point is also the navel of our Earth, the “pachamama”. A place with which it is more important than ever to connect with, given the current events. All is moving, it’s time to find this inner space to harmonize with.
When Josiane was 22, she traveled in Latin America for one year. Ecuador was a place she connected with deeply, and longed to return to. She remembers feeling a tightness in her chest when she left the exact region she is living in now. An inexplicable pain and sadness of perhaps never seeing this place again. And yet, here we are!
We look forward to sharing her journey,
Stay tuned!
Yasmin
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